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Espèce exotique envahissante (EEE)

Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce introduite par l’homme volontairement ou involontairement sur un territoire hors de son aire de répartition naturelle, et qui menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales.

Toutes les espèces introduites ne sont pas envahissantes, schématiquement 1 espèce sur 1000 le devient. Quatre étapes décrivent le processus invasif :

  1. L’introduction : une espèce arrive sur un territoire dont elle n’est pas originaire
  2. L’acclimatation : l’espèce survit sur son nouveau territoire
  3. La naturalisation : l’espèce se reproduit sur son nouveau territoire
  4. L’expansion : l’espèce colonise ce territoire et s’étend, au détriment d’espèces locales qu’elle va supplanter voire totalement éradiquer.

Ces étapes peuvent se dérouler sur un temps assez long, l’espèce restant « discrète » pendant une période donnée, puis connaître une phase rapide d’expansion à la faveur de modifications diverses (climat, ressources, etc.).

Quels sont les risques ?

Ces espèces représentent une menace pour les espèces locales, car elles accaparent une part trop importante des ressources (espace, lumière, ressources alimentaires, habitat…) dont les autres espèces ont besoin pour survivre. Elles peuvent aussi être prédatrices directes des espèces locales. Les espèces exotiques envahissantes sont aujourd’hui considérées comme l’une des principales menaces pour la biodiversité. Elles constituent un danger pour environ un tiers des espèces terrestres et ont contribué à près de la moitié des extinctions connues à l’échelle mondiale.

Les espèces exotiques envahissantes peuvent aussi représenter un risque direct pour l’homme. Elles peuvent être vectrices de pathogènes (comme le moustique tigre), allergisantes (comme l’ambroisie) ou avoir un comportement agressif. D’autre part, ces espèces peuvent avoir un impact négatif sur les activités économiques et de loisirs, notamment les cultures et les élevages, les activités forestières, touristiques, la navigation fluviale, la pêche, etc.

Des voies d’introduction multiples et en augmentation

Les espèces ont de tout temps voyagé, que ce soit par la dissémination et les déplacements naturels ou par l’introduction humaine. L’accélération des échanges à l’échelle de la planète (marchandises, tourisme, flux migratoires) a renforcé l’introduction de nouvelles espèces. Celle-ci peut être volontaire, à des fins d’ornementation, d’élevage, d’aquaculture, pour en faire des animaux de compagnie, etc. ou accidentelle, en passager clandestin des transports (trains, avions, bateaux, transport de matériaux, etc.)

Le changement climatique favorise également les espèces exotiques envahissantes, qui peuvent trouver de nouveaux territoires propices à leur installation.”

Définition extraite de la page dédiée sur le site du ministère de la Transition écologique et de la cohésion du territoire.

“Les espèces exotiques envahissantes figurent parmi les principales causes de l’érosion de la biodiversité ultramarine. […]

Un grand nombre de plantes et d’animaux exotiques envahissants ont d’ores et déjà entraîné la régression ou l’extinction d’espèces indigènes ou endémiques par compétition ou prédation. L’un des risques majeurs liés aux invasions biologiques est de voir progressivement se développer une uniformisation des paysages naturels d’outre-mer, avec la régression ou la disparition des espèces indigènes au profit d’une flore et d’une faune exotiques et banalisées. Les impacts négatifs des espèces exotiques envahissantes sont d’autant plus forts que le milieu naturel subit déjà d’autres pressions comme la destruction des habitats, la pollution ou le réchauffement climatique.”

Extrait de la page sur les enjeux pour l’Outre-mer du Réseau Espèces Exotiques Envahissantes Outre-mer.

La disparition des espèces et des habitats locaux représentent à la fois un risque pour l’environnement mais aussi pour toutes les activités humaines qui en dépendent, comme l’agriculture, le tourisme, la navigation, la pêche, et pour les aménagements.

Pour lutter contre ce fléau, les espèces exotiques envahissantes sont interdites (selon les espèces) à l’importation, au transport, à la commercialisation, à la détention… Il existe des listes d’espèces territorialisées.

En Guyane, la liste des espèces végétales a été adoptée par arrêté le 1er avril 2019 et celle des espèces animales le 28 novembre 2019. Si vous détenez une de ces espèces, l’Office Français de la Biodiversité vous indique la marche à suivre dans ce document.

Des stratégies de lutte locales sont mises en œuvre pour certaines espèces particulièrement invasives, c’est le cas en Guyane pour l’Acacia Mangium et le Niaouli.

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