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Les déchets en Guyane

L’article L. 541-1-1 du Code de l’environnement définit un déchet de la manière suivante : « toute substance ou tout objet, ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire ». Le Code de l’environnement précise également ce que recouvre la gestion des déchets, c’est-à-dire : le tri, la collecte, le transport, la valorisation, l’élimination des déchets, mais également toute activité participant de l’organisation de la prise en charge des déchets depuis leur production jusqu’à leur traitement final.

La problématique des déchets

Lorsqu’ils ne sont pas gérés correctement, les déchets causent des impacts directs sur le paysage, sur le cadre de vie, et sur l’environnement : pollution des sols, de l’air, des cours d’eau, des nappes phréatiques, des mers et des océans par des substances toxiques etc. La santé est également impactée: multiplication des gîtes larvaires, polluants, etc. Certains types de déchets sont considérés comme particulièrement dangereux, comme les déchets amiantés ou les batteries de voitures.

L’ensemble des outre-mer français présentent des lacunes et d’importants retards en matière de gestion des déchets. Au vu du constat de l’écart entre les outre-mer et l’hexagone, plusieurs études et rapports pointent les sujets prioritaires à aborder : taux d’enfouissement important, faible valorisation, coût de la gestion…

En décembre 2022 et suite à un ensemble de 160 auditions, le Sénat publie un rapport sur la gestion des déchets en outre-mer qui met en avant un tableau très inquiétant, notamment pour la Guyane.

Rapport d'information du Sénat - gestion des déchets dans les outre-mer, décembre 2022

Organisation et défis en Guyane

En Guyane, ce sont les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale ou intercommunalités) qui sont compétents pour la collecte et le traitement des déchets. Les quatre EPCI (CACL, CCDS, CCOG et CCEG) disposent de la compétence collecte et traitement des déchets ménagers et assimilés. La production de déchets en Guyane est estimée à plus de 352 000 tonnes de déchets par an dans le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets.

Le territoire guyanais fait face à de nombreux défis sur la gestion des déchets :

  • Le sous-dimensionnement des infrastructures,
  • Les difficultés d’accès dans les zones d’habitats spontanés et insalubres,
  • L’isolement des communes de l’intérieur (accessibles par pirogues ou avion seulement),
  • Les enjeux démographiques importants (population qui augmente),
  • Le financement difficile : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères couvre 65% des dépenses en moyenne avec de fortes disparité en fonction des EPCI,
  • Le temps et les coûts de transport des déchets (collecte, export),
  • Le respect de la réglementation en matière de stockage des déchets,
  • La taille des gisements de déchets mobilisables en collecte sélective, etc.

Ainsi, l’ensemble des acteurs du territoire travaillent ensemble afin de pallier au manquement de la gestion des déchets, mais également pour faire face aux dépôts sauvages illégaux qui s’accumulent sur le territoire.

Les plans de gestion

Sur la gestion des déchets, il existe un plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) qui a été adopté par arrêté préfectoral le 16 novembre 2009, ainsi qu’un plan régional de gestion des déchets dangereux (PREDD) adopté le 18 décembre 2009 mais ces documents n’ont pas fait l’objet d’un suivi approfondi jusqu’à aujourd’hui.

Le 16 décembre 2022, le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets de la Guyane (PRPGD) est adopté. Il contient un état des lieux de la gestion des déchets ainsi qu’une prospective sur l’évolution des quantités estimées. Le PRPGD propose des objectifs et une planification sur la prévention, le recyclage et la valorisation des déchets sur six ans. L’économie circulaire est au cœur de la démarche, ainsi que la lutte contre les dépôts illégaux.

Que dit la loi ?

La gestion des déchets doit se faire dans des sites d’accueil spécifiques soumis à déclaration, enregistrement ou autorisation au titre de la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) selon le type et la quantité de déchets stockés et/ou traités. Toute décharge n’ayant pas fait l’objet d’une autorisation (ou enregistrement/déclaration) préfectorale au titre de la réglementation ICPE et qui, le cas échéant, n’a pas d’agrément spécial est donc illégale. Un dépôt sauvage est donc en dehors de toute réglementation et n’est pas légal.

Sur le site Sentinelles de la Nature, un grand nombre de dépôts sauvages ont été recensés : consultez la cartographie.

Les infrastructures en Guyane

Les Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND), plus communément appelées décharges, sont des centres de stockages où sont enfouis les déchets qui ne sont pas valorisables. C’est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). La Guyane compte deux ISDND : la première sur le site des Maringouin à Cayenne, et la seconde route de Paul Isnard à Saint Laurent du Maroni.

Les déchèteries sont des espaces où les particuliers et les professionnels peuvent déposer des déchets (encombrants, produits toxiques ou inflammables, déchets verts, gravats etc). Ces déchets pourront être valorisés en fonction des filières existantes. En Guyane, les déchèteries en service se situent sur Cayenne, Rémire-Montjoly, et Iracoubo. Des projets à venir sont prévus sur Kourou, Sinnamary et Saint Laurent du Maroni.

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