Sur la période 2006-2008, les trois associations guyanaises GEPOG, Kwata et SEPANGUY se sont particulièrement rapprochées lors des mobilisations contre le projet de mine aurifère industrielle de Camp Caïman sur la montagne de Kaw porté par les sociétés CBJ Caiman et Cambior (depuis rachetées par le canadien IAMGOLD). Elles se sont impliquées dans Collectif “Non à CAMBIOR” (puis “Non au projet IamGold à Kaw”) créé à cette occasion et regroupant 33 organisations politiques, syndicales, citoyennes, socio-professionnelles et associatives guyanaises.
Le projet consistait à implanter deux gigantesques fosses et une installation de traitement de minerai par cyanuration dans le site naturel exceptionnel qu’est la Montagne de Kaw, avec notamment l’ouverture d’une route à travers la zone de droit d’usage collectif (ZDUC) Palikuyene de Favard.
L’importance du patrimoine naturel du site avait pourtant été reconnue à plusieurs reprises, comme par l’instauration de la Réserve Naturelle Nationale des Marais de Kaw-Roura ou encore la classification en site RAMSAR des marais attenants. La très riche biodiversité du site aurait été complètement détruite et les écosystèmes alentours très durablement perturbés, sans compter les risques de pollutions catastrophiques en cas d’accident (contamination probable du captage d’eau potable de la Comté et des Marais de Kaw).
Après plusieurs années de plaidoyer des trois associations et le Grenelle de l’Environnement, le gouvernement a finalement refusé d’octroyer l’autorisation d’exploitation demandée par les sociétés minières.
Cette mobilisation a créé un rapprochement et une émulation parmi les membres actifs des associations, qui ont souhaité la faire perdurer, tout en évitant certains écueils perçus à cette occasion, comme l’instrumentalisation du Collectif par divers intérêts notamment politiques.