Ce jeudi 12 décembre, le Tribunal administratif de Cayenne a délibéré sur le fond du dossier Nelson. L’arrêté préfectoral autorisant la SAS TRAJAN à exploiter une mine artisanale sur l’amont du fleuve Kourou a été déclaré illégal. Les opérateurs touristiques, l’association amérindienne TE’LEYU et la fédération Guyane Nature Environnement sont satisfaits de voir aujourd’hui s’appliquer les lois environnementales après plus d’un an de bataille judiciaire.
Fin 2018, la SAS TRAJAN avait été autorisée à exploiter une mine d’or en amont du Kourou. Les opérateurs touristiques, l’association amérindienne TE’LEYU et la fédération Guyane Nature Environnement contestaient pourtant la légalité de cet acte pour non-respect de la réglementation environnementale. Les requérants ayant été déboutés sur le recours en urgence début 2019, la société minière avait pu mener à bien son exploitation.
Le jeudi 21 novembre 2019, les requérants ont pu s’exprimer sur le fond du dossier. D’une part, l’ONF, en tant que gestionnaire du foncier de l’Etat, avait donné un avis défavorable prenant en cause la sensibilité des milieux naturels concernés. D’autre part, la notice d’impact sur les milieux était nettement insuffisante vis-à-vis des enjeux. C’est ce qui a été retenu par le Tribunal administratif de Cayenne ce jeudi 12 décembre.
Le bassin du Kourou est un espace de vie riche en biodiversité. C’est aujourd’hui une vitrine écotouristique incompatible avec l’exploitation aurifère. La mine légale située en amont du fleuve fragilise quant à elle les écosystèmes amazoniens et ne peut se prévaloir des lois environnementales au même titre que toute autre activité économique. C’est ce nous confirme la décision d’aujourd’hui.
Pour Rémi GIRAULT, Président de Guyane Nature Environnement, « c’est une décision importante qui montre bien que ce dossier n’a pas été correctement instruit. Malheureusement, cette mine, qui a été exploitée pendant plusieurs mois, a engendré des impacts environnementaux irréversibles et aucune technique de revégétalisation ne permet de reconstituer la complexité d’une forêt ancienne ou d’un cours d’eau détruit. Les sols déstructurés seront encore longtemps soumis à l’érosion et continueront de polluer le Kourou. »
Bien que la mine n’a pas pu être stoppée à temps, les requérants sont satisfaits aujourd’hui de cette décision et espèrent que cette jurisprudence mettra un terme définitif au déploiement d’une activité aurifère sur le bassin du Kourou.