Devenir une Sentinelle de la Nature
Au quotidien, il arrive de constater une dégradation environnementale sans savoir quoi faire. Il arrive également de découvrir une initiative favorable à l’environnement qui gagnerait à être répliquée !
L’outil Sentinelles de la Nature permet de recenser ces informations, de les mettre à disposition du grand public, et bien plus encore.
Rejoignez la communauté des Sentinelles de la Nature en Guyane, et agissez en faveur de votre environnement.
Sentinelles de la Nature, qu'est ce que c'est ?
Sentinelles de la Nature est une plateforme de recensement des atteintes à l’environnement (dépôt de déchets, déversement de substances polluantes, défrichements, rejets atmosphériques, destructions d’espèces ou d’habitats protégés…) et des initiatives favorables (circuits courts, actions citoyennes etc). C’est un outil participatif, citoyen et numérique.
Porté par le réseau d’associations France Nature Environnement, l’outil Sentinelles de la Nature permet à tous les citoyens et citoyennes de signaler les atteintes à l’environnement dont ils sont témoins ainsi que les initiatives positives, par le biais d’un site internet et d’une application mobile (disponible sur Google Play et Appstore). La vidéo explicative produite par FNE disponible ici.
La plateforme est déployée en Guyane depuis janvier 2022. La Guyane est le premier département et région d’outre-mer à rejoindre le réseau des Sentinelles de la Nature, suivie par Mayotte.
Le président de l’association vous en dit plus ci-dessous :
Comment devenir une Sentinelle de la Nature?
Pour nous rejoindre, c’est très simple ! Vous pouvez vous créer un compte sur le site internet ou bien directement sur l’application mobile sur votre smartphone. Un code de confirmation vous sera envoyé pour confirmer l’adresse e-mail.
Besoin d’aide pour créer votre compte ? Consultez notre fiche explicative pour l’installation. Il vous suffit ensuite de signaler, guidé par un formulaire de signalement très simple d’utilisation (consultez le “Pas à pas“).
Indiquez toutes les informations nécessaire à un signalement complet :
- La localisation (automatique sur l’application mobile)
- La date de constatation (automatique)
- Les photos : après avoir pris une photo, il vous faut indiquer si sa publication est autorisée et si la prise de la photo s’est bien faite depuis un espace public. Cela permet à l’association de publier ou non les photos et de rester vigilante lors du traitement du signalement.
- Une section “commentaire” vous permet d’ajouter tous les détails qui vous paraissent importants (historique, contexte, composition de la pollution, démarches engagées…).
Attention : la section “commentaire” est obligatoire. La photo n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée.
Suite au signalement, il est donc indispensable pour l’association Guyane Nature Environnement de pouvoir contacter la Sentinelle. La plateforme est entièrement confidentielle : votre e-mail n’apparaît pas de manière publique et il est utilisé pour échanger sur les signalements ou pour vous tenir au courant des événements en cours. Pour en savoir plus, consulter la politique de confidentialité.
Il n’y a aucune obligation à décliner son identité pour effectuer un signalement.
Visionnez les explications vidéos ci-après si vous avez besoin d’aide pour vos premiers pas en tant que Sentinelle de la Nature :
L’ensemble des ces données sont ensuite envoyées à Guyane Nature Environnement.
Rejoindre les Sentinelles de la Nature est une démarche gratuite, volontaire et citoyenne. L’ensemble des signalements sont triés et peuvent être publiés sur la cartographie publique.
Informez-vous sur les signalements autour de chez vous : cliquez sur l’image ci-dessous pour rejoindre la cartographie en temps réel.
Si vous nous lisez sur votre téléphone, vous pouvez directement télécharger l’application sur l’Apple Store ou sur Google Play/Androïd. En quelques clics, rejoignez la communauté des Sentinelles de la Nature en Guyane.
Et après ?
La première action est de vous orienter sur les démarches à entreprendre (contacter la mairie, la police municipale etc). Il est parfois nécessaire de demander des informations complémentaires afin de pouvoir clarifier la démarche la plus adaptée. Si la situation de votre signalement évolue, n’hésitez pas à revenir sur votre signalement et à ajouter des éléments (photo, commentaires…).
La deuxième action mise en place est l’actualisation de la cartographie publique. Lorsque le signalement (dégradation ou initiative) est validé par l’association, il est publié sur une cartographie publique afin de suivre et de diffuser l’information sur les impacts environnementaux ainsi que sur les initiatives positives. Chaque signalement a une fiche descriptive sur laquelle les actualisations sont inscrites (démarches engagées, atteintes résorbées, photos, documents etc).
Enfin, en troisième temps, les signalements agrégés permettent à l’association Guyane Nature Environnement d’affiner son dialogue avec les acteurs institutionnels, en particulier les collectivités territoriales, pour faire cesser les dégradations environnementales dans la mesure du possible. L’association fait son maximum pour relayer les informations auprès des services compétents et faire le suivi du signalement sur du long terme.
Nous proposons également une analyse des données collectées afin d’organiser des actions ciblées de sensibilisation et de résorption en lien avec les acteurs territoriaux. Chaque donnée a son importance et nous permet de mieux connaitre le contexte et porter un plaidoyer au niveau local, voire national.
Quelques exemples de signalements
La plateforme Sentinelles de la Nature permet de faire trois types de signalements :
- Les dégradations environnementales (dépôt de déchets, déversements, coupes d’arbres…)
- Les initiatives favorables à l’environnement (circuits courts, agriculture durable, actions d’associations…)
- Les campagnes/veille : remontée de données sur un sujet spécifique pendant une période donnée.
En Guyane, les principaux enjeux identifiés sont les dépôts de déchets, les véhicules hors d’usage et les assainissements non-conformes. Pour plus d’informations, voir le bilan 2022.
Le cas des dépôts de déchets
La gestion et le traitement des déchets sont rigoureusement réglementés. Les déchets doivent être déposés dans des lieux et à des périodes prévues à cet effet. La gestion des déchets doit se faire dans des sites d’accueil spécifiques soumis à déclaration, enregistrement ou autorisation au titre de la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) selon le type et la quantité de déchets stockés et/ou traités. Est illégal tout dépôt qui ne fait l’objet d’aucun affichage d’autorisation/enregistrement/déclaration et tout dépôt sauvage même s’il n’est pas soumis à la réglementation ICPE (par rapport au volume déposé par exemple).
Si vous constatez un dépôt sauvage, vous pouvez :
- Analyser la composition du dépôt (déchets ménagers, d’entreprises, électroniques, du bâtiment?) et évaluer le volume approximatif.
- Indiquer s’il s’agit d’un dépôt récurrent (c’est à dire qu’il est débarrassé par l’intercommunalité et se reforme).
- Préciser s’il y a des produits dangereux ou nocifs et si le dépôt est accessible par la route.
Après avoir envoyé un signalement, il est possible de l’actualiser, et d’ajouter des informations au fur et à mesure de l’évolution du dépôt (ajout de matériel, disparition du dépôt sous la végétation, nettoyage du dépôt…) directement sur l’espace Sentinelles de la Nature.
Quelques exemples de fiches de signalements :
- Dégrad des cannes, rue de l’industrie, Rémire Montjoly
- Route des plages, Rémire Montjoly
- Aéroport Félix Eboué, Matoury
Pour en savoir plus, consultez notre page sur les déchets en Guyane.
Le cas des véhicules hors d’usage
L’abandon d’une épave ou d’un véhicule hors d’usage (VHU) est rigoureusement encadré car il peut avoir de graves conséquences. En principe, le véhicule hors d’usage doit être remis à des centres VHU titulaires de l’agrément prévu à l’article R. 543-162 du Code de l’environnement (d’après l’article R. 543-156 du même code). Est donc illégale, une “casse” qui n’a pas fait l’objet d’un enregistrement ou d’une autorisation préfectorale au titre de la réglementation ICPE, mais aussi tout abandon d’une épave de véhicule en lieu public ou privé sans l’autorisation de la personne ayant la jouissance du lieu.
Le maire est chargé de la police municipale et peut agir. La majorité des communes en Guyane ont signé une charte relative à la mise en œuvre du plan d’actions des producteurs automobiles qui facilite la récupération des VHU, notamment dans les collectivités d’outre-mer. Ces enlèvements sont facilités par l’Association pour le Retraitement des Déchets de l’Automobile en Guyane : ARDAG VHU.
Les déversements de substances
- Déversement d’hydrocarbures dans l’eau,
- Assainissements non-réglementaires,
- Eaux usées qui se déversent dans le fossé d’eau pluviale…
Les alertes sont traités en fonction des cas de figure, en lien avec les services de la DGTM et avec l’appui de l’Office de l’eau de Guyane.
Si vous constatez une odeur particulière de l’eau, ou dans les canaux d’eaux pluviales, si vous observez des poissons morts dans une crique ou un autre signe de pollution de l’eau, signalez-le sur l’application Sentinelles de la Nature avec le maximum d’indications.
Les impacts de l’orpaillage
Pour avoir plus d’information sur l’activité minière en Guyane, consultez notre dossier sur le sujet.
Un des signes possibles d’une activité d’orpaillage impactante est la turbidité d’un cours d’eau. Si vous constatez un cours d’eau turbide, vous pouvez le signaler sur l’application Sentinelles de la Nature, en sélectionnant la mention “Impact de l’orpaillage”.
Le cas des campagnes
L’outil Sentinelles de la Nature s’est doté d’une fonction “campagne” : disponible ici. L’idée d’une campagne est de solliciter les Sentinelles de la Nature pour qu’iels remontent des données sur un sujet en particulier, pendant une période de temps limitées.
La première campagne en Guyane a été lancée entre avril et juin 2023. Elle portait sur la remontée d’informations sur les dépôts de déchets proches des cours d’eau.