L’association « le Pou d’Agouti » fut longtemps la référence du militantisme écologiste en Guyane. L’idée de se rassembler autour de la préservation de l’environnement de la Guyane est née en 1990, à Saint-Laurent-du-Maroni.
Durant 13 ans, cette ONG a navigué parfois vent debout, louvoyant au gré des bonnes volontés. Elle a fini par être enfin reconnue pour son rôle de contre-pouvoir et de proposition alternative en terme de politique environnementale. Cependant, en 2003, des difficultés financières rajoutées à une absence récurrente de candidats à différents postes du Conseil d’administration, amène les membres réunis en assemblée générale extraordinaire, à dissoudre l’association.
Pour connaitre l’histoire des 13 années de lutte de l’association “le Pou d’Agouti”, les curieux de nature pourront lire un article qui lui a été consacré dans le magazine Une saison en Guyane.
La première action concrète du groupe consistera à publier un bulletin d’information à la périodicité trimestrielle. Intitulé comme l’association, “le Pou d’agouti, le journal qui démange et qui dérange“, ce bulletin d’information interpellera bien des fois ceux qui se grattent au lieu de réagir et de s’indigner…
Les premiers numéros seront confectionnés à l’ancienne : articles composés à la machine à écrire, découpés et maquettés par collage et photocopies successives. Distribué tout d’abord aux adhérents, il sera, au fil des années, mis en vente à un prix modique. L’impression était effectuée à Paramaribo, pour des raisons de coûts et d’efficacité. Au départ de Saint-Laurent-du-Maroni, il était plus rapide et moins coûteux de se rendre à Parbo, plutôt qu’à Cayenne… c’est encore parfois le cas !
A son apogée, en 1998, le tirage du magazine s’élevait à 3000 exemplaires dont 500 abonnements (certains étaient expédiés dans l’hexagone). C’est en tout 30 magazines qui furent bouclés tant bien que mal, sans avoir jamais cédé à la tentation d’y insérer des encarts publicitaires.
Six numéros hors-série furent aussi publiés. Leurs thèmes résument parfaitement les sujets qui ont été au cœur des préoccupations de l’équipe : l’agriculture, le barrage de Petit Saut, le mont Grand Matoury, les Salines de Montjoly, le Parc du sud, le Centre Spatial, l’exploitation forestière du Suriname. Les dossiers sur le projet sucrier de Sinnamary et l’activité aurifère ne verront pas le jour, faute de temps.
Philippe Boré