En juillet 2018, une pollution record a été constatée au niveau de la crique Kokioko, sur la commune de Mana, où se trouve un chantier d’exploitation aurifère de la société GOLD’OR. Les gérants, connus dans le secteur minier, comparaissent ce vendredi 13 septembre devant le tribunal correctionnel de St-Laurent-du-Maroni. Les associations de protection de l’environnement, représentées par leur fédération Guyane Nature Environnement, sont partie civile au côté de la fédération France Nature Environnement, pour que ces comportements cessent.
Un rejet en boue record constaté sur une autorisation d’exploitation minière
Un taux de matières en suspension 4 800 fois supérieur au taux légal autorisé. C’est ce que les agents de l’Office Nationale des Forêts, accompagnés de deux gendarmes du GIGN, ont constaté le 4 juillet 2018 au niveau de la mine d’or exploitée par la société GOLD’OR. Les bassins du chantier ont en effet été ouverts laissant s’écouler ses eaux boueuses directement dans la crique Kokioko. Pourtant, la remise en état du site avec revégétalisation ne peut commencer qu’en saison sèche, et non par temps pluvieux pour éviter des écoulements de boues dommageables à la faune et à la flore aquatiques. Pour ces faits, les prévenues encourent jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Une activité à risque pour les milieux aquatiques
Ce cas précis de pollution confirme les risques que peuvent faire encourir l’activité minière sur le territoire guyanais soumis à des climats extrêmes. «Les effets d’une mine artisanale sur la qualité des cours d’eau et milieux aquatiques sont fortement impactant en temps normal, et dramatiques en cas de négligence. Ce déversement de boue augmente la turbidité ce qui diminue le taux d’oxygène, colmate les sols, asphyxie la flore, et de fait, amène une destruction des habitats naturels et de biodiversité. » Rémi GIRAULT, Président de Guyane Nature Environnement.
Les associations de protection de l’environnement en appellent à un respect strict de la réglementation en vigueur, et se constituent parties civiles afin de demander réparation du préjudice subi du fait des agissements des prévenus.