La centrale électrique du Larivot de EDF : un projet surdimensionné bien mal localisé

Alors que la majorité des enquêtes publiques ont été suspendues, se déroule actuellement en Guyane l’enquête publique sur la centrale électrique du Larivot de EDF. Au regard du manque de concertation, des risques et des enjeux environnementaux, la fédération Guyane Nature Environnement s’oppose au projet en l’état, invoquant l’absurdité d’une dépendance aux énergies fossiles dans une note de positionnement.

Carte des habitats – Etude d’impact Centrale du Larivot – EDF PEI et Biotope

La ministre de la Transition écologique annonçait le 27 mars le report des enquêtes publiques à venir durant la période d’état d’urgence sanitaire. Cependant, un décret du 21 avril 2020 autorise la poursuite de certaines enquêtes publiques de manière dématérialisée uniquement. Parmi elles, se trouve la centrale thermique du Larivot prévue pour 2023. Ce projet, qui aurait dû faire l’objet d’un débat public, a manqué cruellement de discussions et laisse aujourd’hui des questions sans réponse.

Pour rappel, ce projet prévoit la construction d’une centrale thermique de 120 MW fonctionnant au fioul léger à proximité de Cayenne. Associée à une centrale solaire de 10 MW sans stockage, elle nécessitera le défrichement de 24 ha de mangroves et de forêts marécageuses. Située en zone inondable et exposée au risque de submersion marine, la centrale thermique impose également la construction d’un oléoduc de 14 km traversant trois communes en zone urbanisée, le tout accompagné d’un risque de fuite d’hydrocarbures non négligeable.

Pourtant, conformément à la Loi sur la Transition Energétique, la Guyane se doit, en tant que Zone Non-Interconnectée (ZNI), de produire l’énergie qu’elle dépense et atteindre les 100% d’Energies Renouvelables en 2030. A l’instar des autres ZNI, la sortie de terre de cette méga-centrale par EDF risque fortement d’être un frein à la pénétration des énergies renouvelables dans le réseau guyanais.

« A l’heure de la crise climatique et sanitaire, nous devrions limiter notre dépendance à l’importation des énergies fossiles. La Guyane est bien servie en énergies renouvelables et pourrait être un modèle d’autonomie énergétique décarbonée ! » s’indigne Rémi GIRAULT, Président de Guyane Nature Environnement.

Suite aux avis défavorables du Conseil National de la Protection de la Nature et du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel, ainsi que de l’avis très critique de l’Autorité environnementale, la fédération Guyane Nature Environnement a rendu un avis défavorable à cette enquête publique dans une note de positionnement.

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