Alors que les travaux d’exploitation alluvionnaire avaient débuté dès le lendemain de la signature de l’arrêté préfectoral, le Tribunal administratif n’a pas daigné suspendre l’activité minière sur la crique Nelson, estimant que la condition d’urgence n’était pas remplie. Néanmoins, le consortium des associations environnementales, amérindienne et touristiques ne comptent pas en rester là.
Bien que située à proximité de points de captage d’eau potable, l’exploitation minière de la Société SAS TRAJAN avait été autorisée par la Préfecture en décembre dernier, se basant sur un rapport d’instruction de la DEAL incomplet. Le traitement de ce dossier comportant des illégalités flagrantes, les requérants avaient alors déposé un recours en référé-suspension, notamment grâce à la générosité de la population via une cagnotte participative.
Pour mémoire, cette exploitation vient non seulement porter atteinte à un écosystème fragile, mais aussi générer des conflits d’usages avec les populations amérindiennes et détruire une activité touristique durable et créatrice d’emplois sur le bassin du Kourou. Le risque imminent de rupture de digues et le fait que l’exploitation sera terminée le jour où le tribunal sera amené à se prononcer sur la légalité de l’arrêté justifiaient l’urgence à suspendre les travaux. Cependant, le Président du Tribunal administratif de Cayenne en a jugé autrement, malgré les avis négatifs de la CTG, de l’ONF, de la ville de Kourou, des professionnels du tourisme et des associations environnementales.
Cette affaire relève de la santé publique et de la protection de l’environnement et les requérants ne comptent pas s’arrêter là. La Guyane ne déroge pas aux prérogatives environnementales, au principe de précaution, et aux textes de loi, c’est pourquoi le consortium d’associations se pourvoit devant le Conseil d’Etat, en plus d’un recours au fond déjà déposé en décembre dernier.
Plus que jamais, ils appellent la population guyanaise à les soutenir en contribuant sur la cagnotte en ligne.